J’aurais pu écrire un billet sobre annonçant simplement la parution de ce roman. Ceci n’est pas cet article.
Ça y est, il est là ! Le premier roman que j’ai traduit sort aujourd’hui. C’est-à-dire que vous allez pouvoir vous rendre dans une vraie librairie, y ouvrir un vrai livre et y lire mon nom sur la page de titre ET la quatrième de couverture — et éventuellement l’acheter avec du vrai argent, ça c’est vous qui voyez. C’est peut-être un détail pour vous, mais moi je ne cesse de m’émerveiller que ce soit devenu ça, mon métier. Il y a presque deux ans jour pour jour, Rivages Noir me proposait de m’essayer à traduire ce livre que j’avais lu pour eux et aujourd’hui… il existe bel et bien, avec la très belle couverture que vous voyez ci-dessus.
Mais donc, de quoi s’agit-il ? Le dernier grand train d’Amérique est le dernier roman de James Grady, auteur américain qui s’est fait connaître en 1974 avec Les six jours du Condor. On y suit les destins croisés des passagers de l’Empire Builder, un train allant de Seattle à Chicago en seulement 47 heures : un trajet censé être confortable et contemplatif, donnant à voir les beaux paysages du nord-ouest américain, mais qui sera tout le contraire. Car tous ont embarqué avec leurs secrets, leurs doutes, et leurs projets plus ou moins avouables.
Huis-clos ferroviaire aux personnages nombreux, ce dernier train s’efforce de dresser un panorama de l’Amérique contemporaine, en nous la montrant par les yeux de tous ces passagers si différents en termes d’âge, de race, de classe, de genre. Grady passe de l’un à l’autre sans effort et donne à chacun une voix propre. Mais au-delà d’un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui, c’est aussi un thriller très bien construit : Grady nous tient avec sa prose brute et rythmée, qui m’a donné bien du fil à retordre, et la tension ne retombe que lorsqu’on referme le roman.
Vous l’aurez compris, c’est un livre que j’avais déjà apprécié en anglais. J’espère que vous y trouverez tout ce que je décris dans la version française. Je reviendrai dans un prochain billet sur quelques-uns des problèmes que m’a posés la traduction. D’ici là, bonne lecture !
James Grady, Le dernier grand train d’Amérique, (Édition Payot & Rivages, collection Rivages Noir), 400 pages.
Parution aujourd’hui, le 6 mars 2024.